Fanchon Daemers chante la révolte et l'insoumission, tant du point de vue social que du point de vue d'un être qui lutte face à une pression du monde qui tend à emprisonner, anéantir ses forces de création, d'accomplissement, pour le rendre conformable,
"uniformable", éteint. 

La rue fut souvent le théâtre vital, voire improvisé, où résonnèrent nombre de ces chansons que Fanchon interprète : elles étaient publiées, semaine après semaine, dans la presse parallèle que vendaient les crieurs de journaux ou imprimées sur feuilles volantes, achetées, entre autres, aux chanteurs de rues qui les interprétaient. Ajoutés à ces moyens de diffusion implantés sur le pavé, ces chants étaient souvent écrits sur des airs connus. Ceci permettait une propagation et une fixation rapides d’idées révolutionnaires ou d’informations auprès d’un peuple souffrant majoritairement d’illettrisme : une sorte d'internet avant la lettre. Dès leur parution, ces brûlots étaient repris par des milliers de voix dans les foyers, les goguettes politisées ou entonnés lors des manifestations.
Ces textes, plus que jamais d’actualité, revendiquent un bonheur de vivre bafoué par les intérêts mercantiles d'une minorité avide de pouvoir, traitent de la répression de la presse libre, des écrivains et des chansonniers, de la censure ou encore des différents corps de métier
liés à l'édition, évoquent la survie dans la rue des plus démunis, appellent à la transformation du monde, à un monde solidaire et, déjà, à une terre à ne pas détruire…
Des compositions personnelles, des mélopées de crieurs de journaux, chants anarchistes et de luttes sociales des XIXe, XXe et XXIe siècles : d’Émile Debraux, Sébastien Faure, Zo d'Axa, Jules Jouy, Gaston Couté, Les Frères Mars, …, à Raoul Vaneigem.

 

 

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Fanchon Daemers

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